Carnet du jour : la beauté n’a pas de cause. Elle s’impose…

André Elbaz. Sur la plage. Londres.1963

   

Une certaine idée de l’élégance. Chacun de ses gestes, de ses déplacements était un enchantement. D’un mouvement lent jusqu’à son point d’accélération final tout en souplesse, son « lancé » traçait dans les airs de longues et belles trajectoires. Une vague en recevait le plomb et l’appât dans un balancement entendu…

   

À la « corbeille », l’indignation et les pleurnicheries font la côte des médias de masse…

      Mauvaises pensées !

À la « corbeille », l’indignation et les pleurnicheries font la côte des médias de masse et des réseaux sociaux : leur valeur boursière est à « gauche »…

La machine à laver les cerveaux, faire du « clic » et du chiffre, ne tourne qu’avec sa dose quotidienne de lamentations. Elle crée la meute, comme la bourse la côte. Son capital monte quand les consciences se couchent.

Saveurs des terroirs : la semaine Bavaroise s’invite aux halles de Narbonne…

     

Mercredi matin, les murs et les piliers des Halles ont soudainement tremblés : une fanfare bavaroise y faisait son entrée, plein cuivres et au pas cadencé. Martiale et le souffle puissant, d’un coup, des odeurs de bière et de choucroute imaginaires ont envahi l’espace de ce temple marchand où se vendent habituellement des salades, notamment, se vident des verres, beaucoup ; et où naissent, souvent, de perfides rumeurs ovaliennes et politiques.

Des « corbeaux », des amis et des hommes !

       

Notes :

1) Affaire » de Rugy. Vérifié dans ma vie professionnelle : on n’a pas d’amis en politique. Conséquemment la sagesse commande de ne jamais inviter à déjeuner ceux qui prétendent ou disent l’être. Le lendemain seront savamment colportés (et entendus) médisances, ragots, mesquineries, rosseries, vilenies etc… L’envie, la jalousie, le désir de nuire et sa jouissance, la trahison sont au cœur des hommes… Et dans une époque comme la nôtre, où elles représentent, de surcroît, une vérirable valeur marchande, ces « passions tristes » prennent la forme « d’informations » justifiées par une demande sociale insatiable et délétère de transparence démocratique… L’espèce « corbeaux » envahit l’espace public…

2) Toujours sur cette « affaire », cette remarque fort juste de Maxime Tandonnet, dans son blog. « Une certitude également : au moins les deux tiers des hauts responsables de ce pays, publics, privés, politiques ou non politiques, sont susceptibles de faire l’objet de reproches analogues en fouillant dans leur vie privée. Ils sont les cibles potentielles d’une opération de déstabilisation générale. Nous assistons au triomphe d’une République des taupes, des boites aux lettres, des corbeaux, de la délation et des lynchages publics ou meurtres rituels…nous sommes assis sur un baril de poudre. » (M. Tandonnet). Remarque elle aussi vérifiée tout au long de ma vie professionnelle.

3) Sur un autre registre, cette observation enfin de mon ami Gil Jouanard ((Avignon, ce 8 juillet 2019) : « Le pire qu’il puisse arriver, sur Facebook (sur l’ensemble des réseaux sociaux ; c’est moi qui souligne), lorsque l’on propose à l’écoute une musique que l’on souhaite faire entendre et, le cas échéant, découvrir, c’est que ceux des esprits qui sont friands de contradiction (ou d’affirmation de leur différence vis-à-vis de vous, ou de leur plus de subtilité, de connaissance et de goût) vous fassent observer qu’ils connaissent, de l’œuvre, une bien meilleure interprétation que celle que, mélomane de seconde catégorie, vous avez (souvent au hasard) mise en exergue. Ils vous feront observer, au passage, la grande supériorité d’Andreas Scholl sur Alfred Deller par exemple, ou celle d’Alfred Brendel sur Martha Argerich !). Ce n’est pas très grave et peut, le cas échéant, engendrer des échanges comparatistes fort instructifs !

En revanche, la moindre idée ou impression soumise à la cantonade peut vous valoir des commentaires qui, dépassant (souvent à propos d’un détail très subalterne) les limites de la courtoisie, dégénèrent à l’occasion en pugilat verbal fort étranger aux règles implicites de la discussion et du débat. Cela peut aller de la violence jusqu’au sarcasme.

On en peut certes rire, et accepter de bon cœur d’y perdre beaucoup de temps ; mais cela peut aussi lasser et, si la fréquence et la dose sont excessives, vous casser le moral ou vous échauffer la bile. Car la question n’est plus, à ce moment, de comparer ou d’argumenter, mais d’exacerber un esprit de contradiction et de dépréciation de l’autre qui  s’en vient flirter avec les confins de la caractérologie clinique.

C’est à se demander si certains d’entre nous ne sont pas, avant tout, des forcenés de l’inscription en faux systématique et du chipotage qu’ils confondent avec de l’exigence ou avec de l’expertise.

Et encore ne parlerai-je pas de ceux qui vous répudieront de leur cercle d’amis virtuels sous prétexte que vous accorderez crédit à tel ou tel  professionnel de la politique, plutôt qu’à tel ou tel autre, tout aussi professionnel dudit exercice public (ou, bien pis à leurs yeux, que vous n’abonderez pas dans le sens de l’aversion qu’ils se plaisent à manifester à jets continu envers tel idéologue ou tel « élu du peuple » sorti vainqueur, bien sûr illégitimement, de la roulette électorale). »

 

Dimanche ! « Mauvaises » pensées et autres…

   

Finalement, à lire les publications qui défilent sur ma page d’actualités Facebook, et quel qu’en soit l’objet, je constate un grand conformisme chez leurs auteurs. Rares sont ceux, en effet, anonymes, parce que masqués, ou pas, à sortir de leur bocal idéologique pour nous surprendre d’une réflexion personnelle. Cela vaut pour les adeptes haineux des diverses sectes complotistes ou les militants et soutiens inconditionnels, souvent violents, d’une « cause » philosophique ou politique. J’observe aussi qu’échappent à  ce comportement moutonnier quelques personnalités qu’on aimerait rencontrer ailleurs que sur les réseaux sociaux ; et qu’elles ont souvent, pour ne pas dire toujours, le goût des livres et de la littérature.