Si j’en crois Montaigne, chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. Ainsi la rédaction de ce billet me ferait connaître les mêmes angoisses qu’un Guillaume Musso et m’instruirait sur la création littéraire, quand le ramassage quotidien de canettes de bière ou de coca devant ma porte m’informe lui, sans aucun doute, sur les sentiments éprouvés par les employés du service propreté de la Ville à l’égard de leurs concitoyens – le con donnant sa vérité à ce vocable sans substance ;
L’autre matin, sur France Culture, à la fin du journal, des cris, des hurlements, des ouhouh…ouhhhhh !, des injures, des menaces. Plus tard, j’apprends qu’il s’agit d’une scène ordinaire du Tour de France – que je ne suis pas. Et plus précisément de manifestations d’hostilités à l’encontre des coureurs de l’équipe Sky et de Chris Froome en particulier.
C’était le 19 décembre 2017, mesdames Sandragné et Bossis (vice-présidentes socialistes du Conseil Départemental de l’Aude) s’indignaient par voie de presse [1] de la baisse du nombre d’emplois aidés programmée par le Gouvernement. Avec ce seul message, complaisamment repris, témoignages à l’appui, sans aucune mise à distance, ou remarques « critiques » : « si demain ça s’arrête, c’est une catastrophe… ». Madame Sandragné précisant même : « le gouvernement s’en prend aux plus fragiles, c’est inacceptable… » Je leur rappelais alors dans un billet daté du même jour (nous vivons hélas dans une société sans mémoire !) que c’est la majorité précédente, à laquelle appartenait les trois députés socialistes de l’Aude (plus aucun depuis…), qui avait décidé cette baisse drastique des dits contrats pour l’année 2017.
Pour les débuts de Port-Leucate, Jacques Séguéla, qui commençait sa carrière dans la publicité, a conçu sa campagne de promotion imaginée en 1968 avec ce slogan : « Port-Leucate, le pays de la liberté », au-dessous duquel on peut voir un garçon et une fille nus se tenir par la main devant la mer, suivant du regard leur cerf-volant laissé à sa liberté dans un ciel parfaitement bleu.
8h devant ma fenêtre (grande ouverte). L’air est frais, le vent faible , et les martinets crient.
Passe un joggueur : long, maigre ; il trottine. Son short jaune flotte mollement sur ses cuisses de grenouille. Affublé d’un maillot rouge, on dirait une coccinelle souffrant de dysphagie.
Suivent trois « sdf ». Deux hommes, cinq chiens, une femme. Déjà « torchés » ! Le plus gros gueule, le moins gras bave, un chien (le plus petit) aboie à la lune (pourtant absente !) ; la femme, muette, approuve…
Le cyprès remue du chef !
Plus bas, trois pigeons remontent la rue (déserte). Leurs becs font tic tac. Ils remuent leurs petits derrières, la queue en l’air. Le pigeon est un oiseau obscène. Il fait aussi les trottoirs…
Il est 8h30, le vent forcit, le ciel est bas, et quelques hirondelles tournoient sous un plafond gris.