Dans un récent billet, je montrais tout ce que la réforme territoriale devait à monsieur Baylet : maintien des départements et confusion juridique dans la répartition des compétences et les financements croisés entre collectivités. Ces derniers notamment, dont la limitation à certaines actions est en passe de se transformer en pratique courante, comme elle l’était avant le vote de la loi NOTRe.
Un article sur « l’entente des villes de Carcassonne, de Narbonne et Béziers » sur le Canal du Midi, et un entretien d‘André Viola avec Laurent Costes, dans l‘Indépendant du jour, ont retenu mon attention. Ou plutôt m’ont fait bondir! Le premier par ce qu’il ne dit pas, le second par une question posée, et sa réponse…
Le désir d’André Viola ne pourra pas être exaucé, Martin Malvy ne sera pas candidat pour tirer la liste des socialistes aux futures régionales de 2015, dans le cadre de la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Voilà qui rend la situation compliquée au sein du PS. En effet, Le président du Midi-Pyrénées présentait le meilleur profil pour mener ce combat. Un combat difficile, dans un contexte politique national très défavorable. Les sondages pronostiquent que seules deux régions resteraient à gauche, dont celle-là. La décision de Martin Malvy remet tout en question!
Martin Malvy occupe son fauteuil depuis mars 1998. Il restera le dernier président de Midi-Pyrénées. Il ne participera pas à la compétition électorale qui accompagne la fusion avec le Languedoc-Roussillon.
Dans LADEPECHE.fr du 28 décembre 2014, André Viola, le président socialiste du Département de l’Aude, expose les raisons de son soutien, il est vrai constant, au projet de fusion des deux régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, alors que bon nombre d’élus du Languedoc, et tous les élus, sans exception, du Conseil Régional , du Président socialiste jusqu’au élus frontistes étaient contre. Il y montre notamment l’intérêt pour l’Aude de se retrouver géographiquement en position plus centrée dans les nouvelles frontières administratives. Mais en en surestimant considérablement les effets économiques , du point de vue de la création de valeur, ou de richesses, si l’on préfère.
Une enquête très fouillée de la Dépêche du Midi – j’en disais quelques mots ce matin, de la Dépêche, sur un autre sujet – qui décrit les nombreuses passerelles politiques et administratives entre le Conseil Général et l’Agglomération de Carcassonne. Un concentré de tout ce qui éloigne les électeurs de la classe politique, et ce à tous les étages de la vie publique: cumul des mandats, gestion patrimoniale des carrières, exfiltrations de collaborateurs de cabinet dans des collectivités amies pour se faire élire conseiller général, fonctionnaires d’une collectivité élus d’une autre voisine, etc… Une situation tellement caricaturale qu’elle devrait figurer comme étude de cas dans toutes les bonnes écoles de formation de nos élites administratives. On se moque souvent de nos voisins italiens du Sud et de leurs méthodes pour ce qui concerne la gestion de leurs institutions locales, mais force est de constater qu’en la circonstance et dans notre région, il n’y a pas que le climat qui nous rapproche. Le plus rigolo est que la presse du jour concurrente, le Midi Libre, nous informe que le Conseil Général de l’Aude, au travers d’un réseau de collectivités locales à l’acronyme bucolico-touristique – REVMED -, vient d’être récompensé par le prix « Territoria d’Or 2014 ».