Depuis hier soir, ne me quitte plus ce sentiment du dérisoire et de l’insignifiance de la « vie » politique telle que la rapportent et la commentent nos faiseurs d’opinion. Cette vague mais persistante sensation de ne voir dans le miroir qu’ils nous tendent que de misérables gesticulations, leurs singeries à l’annonce publique de la composition du nouveau gouvernement, il y a quelques minutes à peine, m’en donnent l’affligeante démonstration.
Je lis « ici ou là » des bilans et des prévisions sur l’évolution du tourisme, dans l’Aude et la Narbonnaise, qui ne laissent pas de me surprendre. Dès le mois de septembre, par exemple, je vois des élus se précipiter dans les médias pour y commenter favorablement des chiffres : augmentation du « nombre de nuitées », etc. – auxquels les lecteurs ne comprennent en général rien – , et souvent présentés, évidemment, comme la réussite de leur politique d’animation et l’excellence des services offerts par les professionnels du secteur – j’exagère à peine…
J’écoute le troisième entretien accordé par Claude Lanzmann à Laure Adler (À voix nues), diffusé sur France le 28/12/2005. Tout à la fin il évoque sa découverte, grâce à un camarade de lycée, de L’Etre et le Néant de Jean-Paul Sartre qui venait de paraître. Ce camarade était Jean Cau [1] : ils préparaient ensemble l’Ecole Normale supérieure à Louis-le-Grand. Cau, raconte Claude Lanzmann, était persuadé que pour réussir dans le monde littéraire et intellectuel parisien, il fallait assurer le « secrétariat »d’un « grand auteur ». Le seul qui répondit à son offre (envoyée aussi à Benda, Genet, Cocteau…) fut Sartre qui, lors d’un rendez-vous au café de Flore, sortit un paquetde « papiers » de sa poche et dit à Cau : « débrouillez-vous avec ça » ; ce qu’il fit pendant onze ans, de 1947 à 1956, rapporte Lanzmann.
C’était le 19 décembre 2017, mesdames Sandragné et Bossis (vice-présidentes socialistes du Conseil Départemental de l’Aude) s’indignaient par voie de presse [1] de la baisse du nombre d’emplois aidés programmée par le Gouvernement. Avec ce seul message, complaisamment repris, témoignages à l’appui, sans aucune mise à distance, ou remarques « critiques » : « si demain ça s’arrête, c’est une catastrophe… ». Madame Sandragné précisant même : « le gouvernement s’en prend aux plus fragiles, c’est inacceptable… » Je leur rappelais alors dans un billet daté du même jour (nous vivons hélas dans une société sans mémoire !) que c’est la majorité précédente, à laquelle appartenait les trois députés socialistes de l’Aude (plus aucun depuis…), qui avait décidé cette baisse drastique des dits contrats pour l’année 2017.
Mercredi, lors de la traditionnelle et très courue séance de l’Assemblée Nationale consacrée aux questions au gouvernement, Alain Perea a expédié un puissant missile en direction des 13 présidents de conseils départementaux (tous socialistes !) désireux d’expérimenter un « revenu de base », présenté par le député de la deuxième circonscription de l’Aude, comme la reprise à peine déguisée du principal thème de campagne de leur candidat à la dernière élection présidentielle, Benoît Hamon.
Déjeuner à l’Auberge des Jacobins. Nous y avons nos habitudes. Vanessa est à l’accueil. André est en cuisine. Ils sont jeunes. Ils sont sympathiques. La cuisine est simple. Les prix sont […]
Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, […]
Il était assis là, droit comme il pouvait encore l’être. Une doudoune, un souffle un peu court, les gestes comptés. Sur ses genoux, un petit chien. Léger. Silencieux. Les yeux tournés vers la porte, […]
Je croyais que la culture était un bien commun. Une respiration. Je découvre qu’elle est surtout un territoire. À défendre. À verrouiller. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]