Le géographe Jacques Lévy est l’anti-Christophe Guilluy. Il met en avant l’ouverture à l’autre qui serait la marque des cœurs d’agglomération et montre que ce sont les contribuables des grandes villes qui paient pour les autres. Un point de vue à contre-courant de celui qui prévaut dans les analyses et commentaires du moment sur les « Gilets Jaunes ». Je donne ici quelques extraits recomposés à ma manière, de son long entretien (et passionnant) à la Gazette des Communes.
La bêtise, l’ignorance et la violence roulent souvent ensemble. Sa couleur ? Le jaune ! Celui de motards ou d’automobilistes qui ont détruit, incendié ou dégradé sur les routes de France, ou mis hors de service 2.250 radars. Un vandalisme légitime, expliquent nos motorisés : le contrôle de la limitation de vitesse ne servirait qu’à remplir les caisses de l’État. Ce serait du « racket fiscal ». Absurde ! Qu’en est-il réellement ?
Samedi matin, entre Halles et rue du Pont des Marchand. Le ciel est encore gris de hauts nuages. Un léger vent marin les pousse vers l’intérieur des terres. Au-dessus de ma tête, des goélands tournoient en altitude. Ils crient, raillent – pleurent ? On dirait des vautours réclamant leur pitance. Et l’image de l’un de cette espèce, lors d’une de mes balades sur l’ancien chemin de halage bordant la Robine, à peu près au même endroit, fondant sur une bergeronnette pour la massacrer à coups de bec redoublés, féroces, s’impose brutalement à mon esprit. Plus tard, revenant sur mes pas, elle gisait là, au même endroit, le reste de ses entrailles exposées au soleil…
Lundi matin aux Halles de Narbonne ! Accoudé à un bar, un de mes amis en compagnie de deux autres personnes. Très rapidement la conversation vire au Gilets Jaunes. Je reprends l’une d’entre elles qui s’indignait : « Il se font gazer ! » ; et lui fait observer que ce mot est inapproprié ; que cette comparaison implicite avec le gazage des juifs pendant la seconde guerre est scandaleuse. Il me répond : « le gaz lacrymogène est un gaz, non ? » ; « et pourquoi devrais-je accepter votre champ sémantique, pourquoi me l’imposer ? »
Déjeuner à l’Auberge des Jacobins. Nous y avons nos habitudes. Vanessa est à l’accueil. André est en cuisine. Ils sont jeunes. Ils sont sympathiques. La cuisine est simple. Les prix sont […]
Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, […]
Il était assis là, droit comme il pouvait encore l’être. Une doudoune, un souffle un peu court, les gestes comptés. Sur ses genoux, un petit chien. Léger. Silencieux. Les yeux tournés vers la porte, […]
Je croyais que la culture était un bien commun. Une respiration. Je découvre qu’elle est surtout un territoire. À défendre. À verrouiller. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]