Dans son très intéressant article : « Fake news, post-vérité… ou l’extension du domaine de la propagande » [1], Patrick Chastenet, Professeur de science politique à l’Université de Bordeaux ,après avoir défini ce qu’il entendait par fake news , à savoir, au sens large, non seulement des fausses nouvelles mais des informations volontairement falsifiées et trompeuses, indépendamment de la nature du media utilisé, montre en quoi ils ont « partie liée avec la manipulation, ce qui les inclut – en tant que simple technique – dans un phénomène beaucoup plus vaste et par ailleurs millénaire : la propagande… utilisée par le tyran Pisistrate dès le VIe siècle av. J.-C… »
C’est l’excellent article de Nathalie : «Y a-t-il un un mystère Hollande?» qui m’a incité à revenir sur ce grand moment de télévision, et de communication ratée, que fut la diffusion, lundi, du film d’Yves Jeuland. Un documentaire censé, du point de vue de l’Élysée, nous présenter un François Hollande, modeste, calme et déterminé. À l’écoute des français. L’image inversée de son prédécesseur : «C’est vrai que je suis aussi un peu dans une coquille, une carapace et que peu de gens savent vraiment qui je suis. »
De son déjeuner avec un « jeune et brillant journaliste » spécialisé dans les enquêtes politiques, qui travaille pour un grand hebdomadaire, et du climat d’hypocrisie, de manipulation et de délitement de la vie politique et médiatique dont les plus cyniques propagateurs sont parfois les parangons de vertu, Maxime Tandonnet en tire la leçon suivante:
C’est en lisant le dernier article d’Elisabeth Levy [1]que l’idée m’est venue. On peut être de son avis ou pas, il est certain qu’elle a un fond de culture et une solidité de raisonnement qui rendent son lecteur intelligent, même et peut-être surtout quand il n’est pas d’accord. Un argument bien amené, une référence originale, une tournure de style, et voilà que l’esprit s’enflamme et s’évade souvent très loin de la source de son embrasement. Il se trouve que dans cet article, Elisabeth Levy traite de bien-pensance et s’émeut que réactionnaires et progressistes se renvoient l’insulte, au plus grand détriment de la vérité.
Un fait ou un évènement n’existe dans » l’opinion publique » qu’à la condition d’être rapporté et traité par ce qu’il est convenu d’appeler les » médias « . En général sur le mode catastrophique, graveleux ou conspirationniste. Et les quotidiens dits de référence n’échappent pas à ce phénomène. Certes, la forme, pour ne pas dire l’écriture, fait encore illusion mais, pour l’essentiel, ce ne sont que sélection de copies- collées d’agences de presse, commentaires d’extraits de discours et d’articles hors contexte ou propos de débits de boissons germanopratins. Le tout enrobé de la petite couche idéologique censée correspondre à son coeur de lectorat, pour faire passer sans trop de reflux la pilule à l’ abêtissement des esprits. Prenez donc n’importe quel journal ou hebdo de la semaine dernière! Qu’en retenir de vraiment utile? Rien ou presque… Ainsi va le monde de l’information. Comme dans ma cité, où, avant le changement de maire « le sens unique de circulation » provoquait des embouteillages quotidiens férocement commentés par le Midi Libre et qui, depuis, n’existent apparemment plus. Enfin, je veux dire : ne sont plus rapportés, ni commentés… Il est vrai que son ancien rédacteur en chef local, désormais voyage. À Tolède avec le nouveau maire de Narbonne, Et New York avec le président de la Région (voir son consternant papierdu 16 avril dernier et ce qu’en dit plus sérieusementMontpellier journal )…