Narbonne fut grande, capitale aussi d’une vaste province romaine. Elle ne l’est plus depuis des lustres et ne le sera plus jamais. Ce qui ne l’empêche pas d’honorablement tenir son rang. Celui d’une ville moyenne au charme indiscutable dans laquelle il fait bon vivre sans se croire obligé de ressasser la gloire de son lointain passé. Fut-elle sportive, comme celle de son club de rugby, le RCNM, entré lui aussi désormais dans les livres d’histoire.
Titre de Une « La descente aux enfers : Rugby à XV. Les deux clubs pros de l’Aude, le RCNM et L’USC, occupent les dernières places du championnat ». Comme sur d’autres terrains, entre nous soit dit ! L’économique et le social principalement, où tous les « feux sont au rouge » !
Dax 41 points, Narbonne 13 ! À domicile. Pire qu’une déroute, une véritable humiliation. Un outrage à la dignité d’un club au riche passé sportif et à l’arrogante mémoire. Ce matin, dans les Halles, autour des « tonneaux » où se refont les matchs, les mines étaient grises et les « blancs tombaient. »
J’ai un ami tétraplégique. Il aime le rugby et son club : le RCNM, et se désespère de ne plus pouvoir assister à aucun de ses matchs à domicile, au Parc des Sports et de l’Amitié. Sa passion est toujours aussi vive, mais trop d’obstacles matériels et administratifs l’empêchent de la vivre avec intensité.
Au mois d’août, les nouveaux actionnaires majoritaires du RCNM avaient Christian Labit dans leur ligne de mire. Cet homme de pleine nature et au caractère affirmé – il tire le canard et pêche le loup ! –, qui fut recruté par R. Elsom comme manager, faisait en effet depuis la chute de l’australien l’objet d’une impitoyable battue.