« Tous les jours, Regimbart s’asseyait au coin du feu, dans son fauteuil, s’emparait du National (1), ne le quittait plus, et exprimait sa pensée par des exclamations ou de simples haussements d’épaules. De temps à autre, il s’essuyait le front avec son mouchoir de poche roulé en boudin, et qu’il portait sur sa poitrine, entre deux boutons de sa redingote verte. Il avait un pantalon à plis, des souliers-bottes, une cravate longue ; et son chapeau à bords retroussés le faisait reconnaître, de loin, dans les foules.
A huit heures du matin, il descendait des hauteurs de Montmartre, pour prendre le vin blanc dans la rue Notre-Dame-des-Victoires. Son déjeuner, que suivaient plusieurs parties de billard, le conduisait jusqu’à trois heures. Il se dirigeait alors vers le passage des Panoramas, pour prendre l’absinthe. Après la séance chez Arnoux, il entrait à l’estaminet Bordelais, pour prendre le vermouth ; puis, au lieu de rejoindre sa femme, souvent il préférait dîner seul, dans un petit café de la place Gaillon, où il voulait qu’on lui servît » des plats de ménage, des choses naturelles » ! Enfin, il se transportait dans un autre billard, et y restait jusqu’à minuit, jusqu’à une heure du matin, jusqu’au moment où, le gaz éteint et les volets fermés, le maître de l’établissement, exténué, le suppliait de sortir.
Et ce n’était pas l’amour des boissons qui attirait dans ces endroits le citoyen Regimbart, mais l’habitude ancienne d’y causer politique ; avec l’âge, sa verve était tombée, il n’avait plus qu’une morosité silencieuse. On aurait dit, à voir le sérieux de son visage, qu’il roulait le monde dans sa tête. Rien n’en sortait ; et personne, même de ses amis, ne lui connaissait d’occupations, bien qu’il se donnât pour tenir un cabinet d’affaires. »
(1) Journal républicain d’Armand Carrel, fondé en 1830, et qui joua un grand rôle dans les événements qui préparèrent la révolution de 1848.
A Nantes,trois des six salariées de l’espace Simone-de-Beauvoir ont fait grève hier, à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes. Leurs raisons : leur employeur, une association de militantes féministes, «n’applique pas en interne les valeurs qu’elle défend à l’extérieur». Temps partiel «subi» et salaires insuffisants, notamment.
Du côté de la direction, Michèle Frangeul, la présidente de l’espace Simone-de-Beauvoir, financé à 80 % par la mairie, rétorque : «Cela revient à dévoyer le sens de cette journée, où l’on défend les droits universels des femmes.»
En d’autres termes, «mettez nos valeurs sous le paillasson et défendez les chez les autres». La version nantaise du célèbre slogan sartrien : «l’existentialisme est un humanisme». Et un exemple philosophique de la «mauvaise foi» si brillamment exposé par Jean Paul dans son célébrissime texte, le «garçon de café».
A Nantes, il ne pleut pas toujours. On se lâche parfois…Et une petite lueur de «vérité» éclaire les âmes…
Trouvé ceci dans l’excellent blog « Les coulisses de Bruxelles » de Jean Quatremer : «Toute honte bue, les conservateurs et les socialistes du Parlement européen, qui détiennent la majorité absolue à eux deux, ont voté aujourd’hui, en commission des budgets, une augmentation de 1500 euros de l’enveloppe mensuelle destinée à payer leurs assistants, enveloppe qui se monte déjà à 19.709 euros par mois. »
Jacques Ellul, théologien protestant et penseur de la technique, professait que « La politique est l’art de généraliser les faux problèmes, de donner des faux objectifs et d’engager de faux débats ». Dans une société qu’il qualifie de technicienne, la politique relève du nécessaire et de l’éphémère… Quelles solutions à cet état de fait ? Encore une fois, Ellul est réaliste : l’orientation idéologique n’y changera rien car tous les régimes poursuivent aujourd’hui des fins identiques : l’efficacité, la puissance. Pourtant, loin d’un plaidoyer en faveur d’un apolitisme qui n’aurait pour conséquence que de renforcer l’emprise de l’Etat, le message d’Ellul vise à réhabiliter les vertus de la résistance personnelle. Loin des modes intellectuelles, ses écrits et ses paroles sont autant d’antidotes au crétinisme généralisé qui envahit et submerge nos sociétés. Jacques Ellul nous aide à penser et à agir. « Aime et fais ce qu’il te plaît »… disait-il, citant Saint Augustin.
Dans un troupeau de moutons, lorsque la tête du troupeau change de direction, les autres suivent « bêtement ». Bêlement devrait-on plutôt dire.
Au point que, lorsque des éléments paniqués par un quelconque prédateur se dirigent vers un ravin ou une falaise, les autres suivent et tout le troupeau se suicide sans qu’un seul se pose la question de savoir s’il fait bien de se jeter dans le vide, comme les autres. Stupide ! Sans doute puisque pour un seul mouton mangé par un loup tous préfèrent plonger dans le vide. Ainsi va-t-on dans cette société de l’information «chaude» : en troupeaux compacts. Compacts et courants dans tous les sens d’une histoire fabriquée par d’autres. Dépourvus de tout sens critique et victimes consentantes d’une mode, d’une idée, d’un parti… ou d’images…
Ve 9.5.2025 Dans une des arches de la façade Ouest du cloître de la cathédrale Saint Just et Saint Pasteur que je traversais pour rejoindre le jardin de l’archevêché, je suis tombé par hasard sur ce […]
Ve 2.5.2025 Le 14 avril, au lendemain du décès de Mario Vargas Llosa, un message de Jaime Sacio, un de mes « amis » Facebook que je ne connais pas personnellement, a retenu mon attention : « Bonjour […]