Ainsi donc, afin de limiter les frais occasionnés par le renouvellement des livrets de famille, une participation forfaitaire de 10 euros sera désormais demandée aux familles par les « services municipaux ». La raison invoquée serait qu’en cas de « perte, vol, destruction ou séparation, pour permettre la confection d’un second livret de famille, les services de l’Etat civil doivent adresser ce nouveau livret à chaque commune où une naissance ou un mariage est intervenu… ». Bien, un argument massue! Mais fort léger, cependant. Le budget annuel consacré à leur achat ne pèse en effet que 3000 euros pour 2000 livrets. 3000 euros! Un poste budgétaire de la plus grande importance qui devrait sauter aux yeux de tous, n’est-ce pas? Rendez-vous compte, 1,5 euro par livret à la charge de la commune… Insupportable, scandaleux! Et plan, 10 euros!, s’il vous vient l’idée saugrenue d’en demander le simple renouvellement. Une « marge » de 8,5 euros… Bigre! Franchement, tant d’énergie administrative et politique pour obtenir si peu de gains financiers… Mais, mais! finalement, « la raison délibérative » et la démocratie participative ont fini par triompher. En effet, au terme de fructueux échanges où l’audace intellectuelle des différents intervenants s’est hissée à la hauteur de la tour Aycelin, cette participation forfaitaire de 10 euros ne sera plus exigée qu’au deuxième ou au troisième renouvellement. Enfin, je crois! bien que, pour tout dire, les débats furent si confus, que je n’en sais fichtrement plus rien! Bref, au Château, où le conseil municipal ce soir là se réunissait, des économies de bouts de chandelle ont enténébré les débats. Du Kafka, celui du Château!… Dans une version à la Marx Brothers.
Préfet, rectrice, directrice de l’ARS, directeur de Pôle emploi… préfigurateurs de la grande Région, tous Toulousains. Et alors! Dès lors que la nouvelle carte était établie par le législateur, Toulouse ne pouvait pas ne pas être choisie par l’État pour en être la capitale, et ses hauts fonctionnaires résidants dans la ville rose désignés pour réorganiser les grands services de l’État.
Disons-le franchement, ce n’est pas la construction de logements sociaux qui a motivé le déplacement de madame Pinel, la ministre radicale de gauche du Logement, hier à Narbonne. Ses préoccupations sont plus intéressées, si je puis dire. Nous sommes à 7 mois des régionales, et le patron de son parti, monsieur Baylet, n’écarte pas l’idée d’y partir seul. En tout cas, il fait monter la pression auprès du PS pour, le moment venu, éventuellement, négocier des places en position de force. C’est donc en préparation d’un futur voyage de noce que Sylvie Pinel est venue à Narbonne. Reçu par l’heureux élu, Didier Codorniou, c’est en sa compagnie, et sous son ombrelle, qu’il a été porté à la co-présidence du PRG de l’Aude. Une publication de bans, en quelque sorte. Radicale et osée. Politiquement j’entends…
L’exercice du pouvoir rabote les idéologies. Surtout celles fondées sur de « bons sentiments ». Qui pouvait imaginer, à gauche, que le discours de François Hollande au Bourget se traduirait, 2 ans et demi plus tard, par sa signature au bas de contrats d’armement au profit du Groupe Dassault et du Qatar, notamment. Le Qatar qui avec, l’Arabie Saoudite, est pourtant le principal acteur de l’expansion dans le monde d’un salafisme dur, avec une vision de la femme qui tourne le dos aux droits universels les plus fondamentaux; et qui conduit aux dérives actuelles de l’islamisme le plus violent. Que ce soit dans le domaine économique ou social, comme en politique étrangère, l’exécutif et sa majorité minent les fondations culturelles de la vieille gauche militante. Ne lui restera bientôt plus, à ce rythme, que le mariage pour tous pour y croire encore. Il y a quelque chose de pathétique à voir ainsi se dissoudre sous nos yeux une grande part des thèmes et des mots qui, il y a quelques petites années à peine, dominaient le « champ » politique et idéologique français. L’hégémonie intellectuelle et culturelle de la gauche n’est plus… D’une certaine gauche! Reste à en reconstruire une nouvelle. Adaptée au monde tel qu’il est. Avec de nouvelles idées, d’autres mots. Bref écrire un nouveau récit qui la rendre capable de gouverner, sans troubles schizophrènes…
Jean Michel Baylet, président du groupe La Dépêche du midi, a été lâché par ses partenaires (Fontès, Nicollin, Font), dans le rachat des Journaux du midi (Midi libre, L’Indépendant, Centre presse Aveyron) à Sud Ouest. La première raison serait économique. 150 suppressions de postes sont prévues et ni l’architecte montpelliérain François Fontès, ni le groupe de recyclage de déchets Nicollin SA, et l’exploitant de salles de cinémas, Jacques Font, ne souhaitent financer un tel plan social et en pâtir quant à leur réputation. La seconde est d’ordre plus politique. Depuis qu’il a perdu en mars la présidence du conseil général du Tarn et Garonne, le radical de gauche Jean-Michel Baylet offre nettement moins d’intérêt. D’autant que ces deux grandes figures montpelliéraines ont été, et sont toujours, aux avant-postes de la bataille contre la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées. La suite en cliquant ici . Voir aussi mon billet: « L’Indépendant » dans les mains de Baylet rejoint la tradition politique de ses fondateurs…