Jeudi 19 heures, rendez-vous avec Benoit-Maéva Perez, le jeune et entreprenant animateur de Narbonne-Solidaire, sur le parking de l’ancienne salle des ventes où je le retrouve en compagnie de sa joyeuse (oui !) équipe de bénévoles servant le repas du soir à cette « société » de SDF et de clochards – j’en croise certains dans les rues de Narbonne, mais la plupart me sont inconnus – qui vit – façon de parler – en marge et dans l’indifférence plus ou moins avouée de la nôtre, quand elle n’est pas à ses yeux rendue invisible.
Je ne connais pas ce monsieur El Assidi (dont la notoriété ne tient qu’à son statut de légataire universel de Charles Trenet), mais son rabachage perpétuel et plaintif devant la tombe du « fou chantant » – et de représentants de la presse –, à l’occasion de son jour anniversaire – le 18 mai – me fait grandement douter de la noblesse de ses sentiments « filiaux » envers ce grand poète de la chanson française.
Je m’oblige à regarder les JT et les publicités qui les suivent pour ne pas me couper définitivement de cet « esprit public » modelé quotidiennement par leurs créateurs. Certains m’en feront évidemment le reproche et me conseilleront d’aller voir un de leurs amis psychothérapeutes pour m’en éloigner le plus vite possible. L’inconvénient, si tant est qu’eux mêmes n’en soient pas les « victimes », en serait toutefois de ne rien comprendre aux désirs et comportements massivement stéréotypés qui animent notre vie sociale.
A l’heure où une polémique, aussi voulue que mince, fait écho à l’aimable création de Felice Varini sur les murs de Carcassonne, je vous invite à la découverte d’une proposition culturelle d’un tout autre ordre, je veux parler « d’EVASIONS l’art sans libertés », qui se tient au MIAM de Sète jusqu’au 23 septembre 2018.
Dans Libération, une personnalité du monde politique, culturel ou des médias, est quotidiennement invitée à raconter son « mai 1968 ». Catherine Millet, son tour venu, en expose le sien dans l’édition d’hier. Témoignage capital (j’ironise !) où l’on apprend que la revendication des étudiants de Nanterre du droit à faire l’amour « dans une chambre propre après 22 heures », exprimée le 21 mars 1967, était à l’origine du mouvement social qui a fait trembler De Gaulle et la République.
Quelques jours avant, le 17 avril, Patrick Rotman, sur France 2, expliquait, lui, plus sérieusement, que ces événements s’étaient déroulés dans un contexte marqué par l’offensive communiste du Têt au Vietnam, le dramatique assassinat de Martin Luther King à Memphis et le suicide de Jan Palach dans Prague occupée par les chars soviétiques, notamment.
En mai 1968, Paris et ses étudiants sur des barricades, n’étaient pas en effet le centre d’un monde dont les convulsions avaient pour raison celle de jeunes gens exigeant de « pouvoir faire l’amour dans une chambre propre après 22 heures »…
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]