Contre-Regards

par Michel SANTO

Une politique de bistrotiers!

Deux fléaux frappent les narbonnais résidant en centre ville et les promeneurs: les terrasses et les bagnoles. Eviter les premières, c’est à coup sur se retrouver sous les roues des secondes. Echapper aux secondes, c’est rester bloquer au milieu des premières. La solution:il n’y en a pas…semble nous dire le nouveau pouvoir municipal. Pourquoi? Parce qu’il faut soutenir l’industrie touristique ( sic!!! ) en permettant un développement du chiffre d’affaires des bistrotiers à un coût raisonnable, nous dit-on (celui de la modeste redevance d’occupation du domaine public, qui est, en réalité, une subvention déguisée).Tout en réglant le problème de la cigarette ( ce qui revient à subventionner de fait la prolifération des cancers de toute sorte !…) . Quant à la bagnole…, il faut bien venir en ville… pour s’y asseoir, sur les terrasses! Et voilà  nos places et la promenade des Barques transformées en parkings sauvages ( Ah! les Barques, les Vendredi et Samedi soir, on se croirait dans une ville du tiers monde ) Avec en sus, à présent que l’été s’installe, et comme si ces deux fléaux ne suffisaient pas, des « animations » orchestrées par les mêmes bistrotiers qui crachent des décibels comme ils rejettent leurs trops pleins de bière. En éructant dans un rayon de trois kilomètres des sons barbares que le patron du Sans-Pitié ose appeler « concert musical « . Pendant ce temps, nos édiles dorment. Laissant le domaine public et le coeur de la cité tomber entre les mains grossières et irrespectueuses de la  » petite bourgeoisie  » commerçante, dont tout le monde connait, ici et ailleurs, le sens de l’esthétique et le souci du bien commun. Il serait peut-être temps, que la majorité municipale, qui voit  » Grand  » mais avec, pour l’heure, de petites lunettes , se dote enfin d’une vraie politique de centre ville.

La gauche sans voix?

Bon édito de Joffrin dans Libération d’aujourd’hui. Extrait: « Sarkozy est-il ultralibéral quand il fait sauter sans hésitation la plupart des normes monétaires et budgétaires en vigueur ? En caricaturant l’adversaire, on se caricature soi-même…
Les idées sociales-démocrates, donc, tissent les discours et, en partie, l’action de partis estampillés clairement à droite. Du coup, la gauche de gouvernement, déjà usée par les compromis pratiqués lors de ses passages au pouvoir, se retrouve sans voix, sur la scène publique comme dans les urnes. Son programme historique a été réalisé pour l’essentiel : elle n’en a plus. C’est la raison profonde de la crise structurelle des socialistes européens. Quel est désormais leur projet de société ? Leur mission historique ? Difficile à dire. D’autant que la montée des cultures politiques écologique et altermondialiste leur a ravi le flambeau de l’utopie concrète qui était leur raison d’être. L’écologie propose un autre modèle de développement ( Note perso:ce qui reste à démontrer, car pour l’essentiel, et Mélenchon et les communistes ont raison, les principaux leaders de ce mouvement sont de culture  » libérale « . Ils représententent assez bien les nouvelles classes moyennes aisées et cultivées. Et nul doute que Sarkozy va appuyer là, dans sa deuxième partie de mandat… On n’a pas fini de voir le paysage politique bouger…) . Dans les luttes sociales comme dans les élections, c’est une concurrence redoutable: on l’a vu dimanche dernier avec la soudaine percée de la liste Europe Ecologie. »

Et maintenant!


Eric Andrieu, Jean-Louis Roumégas et José Bové le 1er mai 2009 à Montpellier (photo : Xavier Malafosse)

FR3 Région Languedoc Roussillon, invité du journal: Eric Andrieu, premier fédéral PS de l’Aude et vice président du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon battu aux européennes qui, il y a encore quelques mois, disait de G. Frêche qu’il était le meilleur d’entre eux! Le voilà à présent nous expliquer, qu’après la Bérézina de dimanche (1), le passage en tête de l’UMP et la deuxième position des Verts: “Dans la perspective d’élections futures, la stratégie d’alliance du PS avec le Modem s’effondre. Au regard de cette élection, le PS doit avoir un positionnement axé à gauche.” Et qu’il fallait:  » savoir rassembler  »  » proposer un autre mode de gouvernance régionale « ,  » ne plus pratiquer la culture du mépris « . Quant à la question de savoir, le journaliste de service faisant observer qu’il ne reconnaissait pas Frêche dans ce profil, s’il était candidat à cette fonction, sa réponse fut à la hauteur de ses ambitions… J’attends, maintenant que les couteaux sont tirés et qu’Andrieu   » a tourné casaque  » pour se tourner vers les exclus du frêchisme (au premier rang desquels les Verts de Bové qui refusent l’idée de toute alliance avec une liste sur laquelle figurerait Georges Frêche, et qui pourraient même demander, avec un peu d’audace, la tête d’une liste d’union de la gauche! ) la réaction de son patron! Nul doute que ça va saigner dans les jours qui viennent.

 (1)  FN (Aliot) : 8,49 % UMP (Baudis) : 27%, Modem (Rochefort) : 6,86 % PS (Arif) : 15,63 % Europe écologie (Bové) : 15,66 % Front de gauche (Mélenchon) : 9,14 % NPA (Martin) : 5,78 %

Mauvais ouvrier ne trouve jamais bon outil.

Ces 4 et 5 juin, le Syndicat de cohérence territoriale de la Narbonnaise, présidé par Bernard Géa, maire PS de Montredon-des-Corbières, accueille au Théâtre de Narbonne, les cinquièmes rencontres nationales des Schémas de cohérence territoriale.
L’occasion, pour le-dit Président, d’offrir au journaliste de  » compte-rendu  » accrédité auprès de cette noble et bien ignoré instance territoriale quelques solennelles banalités du style:  » penser à demain et à l’avenir de nos enfants.  »   » L’action des Scot se doit de toujours placer l’humain au coeur du débat.  »   » Le Scot, c’est la force des hommes contre la force des choses : il n’y a pas de fatalité de territoire, quel qu’il soit  » . Et, pour tout dire et conclure philosophiquement, comme nous le rapporte P. Nappez dans la page  » Grand Sud  » du même journal, visiblement stupéfait par la profondeur politique et métaphysique des paroles de son interlocuteur :  » il n’y a pas de mauvais outils… juste de mauvais ouvriers. «   Certes, mais comment donc faire des bûches avec une hache sans manche ?!!! Et expliquer pourquoi, malgrè que les commandes du Département de l’Aude soient fermement tenues par ses propres amis politiques depuis plus d’un siècle, il ne puisse figurer hélas! qu’aux premiers rangs des territoires… sous perfusion financière nationale ? Sauf à envisager, évidemment, l’audacieuse, démagogique et impertinente hypothèse que les mauvais ouvriers ont toujours de mauvais outils…Ce que confirme pourtant le bon sens, et que ne cessait de répéter mon maçon de papa… 

Un édito imbuvable!

« Avouons et, réjouissons-en nous, que depuis quelques jours un vrai débat sur l’Europe est au centre des discussions politiques. Voulons-nous d’un périmètre à 27 privilégiant la social-démocratie ? D’une Europe protectionniste? Mais débattons intelligemment de cet avenir qui se dessine devant nous. Il est encore temps. Demain, il sera trop tard. Surtout avec plus de 50 % d’abstention. » Voilà qui est dit…Par Y.Marec dans son édito du jour du Midi Libre.
La veille, Claude Sérillon ( qui ressemble de plus en plus au célèbre facteur! sous ses airs d’enfant de choeur un embrigadé de la pensée…) nous refaisait , lui, bêtement, le coup du plombier polonais pour appeler à s’opposer à  » une europe libérale  » ( à noter le changement de qualificatif et la quasi disparition dans la rhétorique médiatico-politicienne de celui  » d’ultralibéral  » )
Son truc? le vin rosé tchèque fait d’un mélange de rouge et de blanc! Dont il ose comparer les effets sur  » nos  » viticulteurs à ceux des exportations agricoles occidentales sur les agriculteurs africains…
Le degré zéro de la pensée et un édito imbuvable!