Hier soir, Narbonne passait à la télé ! Le sujet de l’émission Capital, sur la 6 ? La gestion financière des services publics, par l’Etat et les collectivités locales. Avec une question implicitement posée : est ce que les sommes versées par les contribuables sont judicieusement et précautionneusement utilisées par les élus, les Ministres et leurs services? La séquence la plus édifiante, je dois le dire, était celle consacrée aux sous- préfectures d’Alsace: la région la plus dotée de France. De somptueux bâtiments vides, richement décorés et pourvus d’un fastueux mobilier inutilisé. Trente kilomètres seulement les séparent. Le personnel désoeuvré vante sa qualité de vie professionnelle et attend des usagers qui heureusement ne viennent jamais les contrarier. Une invraisemblable gabegie ! Qui justifie une réforme de la carte de ces sous-préfectures, pourtant dans les « cartons » depuis des lustres. Tout le monde en connait l’urgence, mais aucun élu, de droite et de gauche, ne veut en entendre parler. Imaginez un peu la suppression de nos très débordées sous préfets ( tes ) de Limoux et Narbonne ! Des économies certes, mais chez le voisin…Il semblerait cependant que Manuel Valls veuille ouvrir ce chantier… attendons donc!
Pour en venir à Narbonne, qu’apprend-t-on ? Que la Ville est passée de 800 à 1129 salariés, soit 10 millions de plus et que le Grand Narbonne a vu ses effectifs augmenter de 80 % passant de 6 à 17 millions d’euros ; mais qu’il faut tenir compte tout de même de la régularisation des contrats précaires et de l’agrandissement de l’agglo. Qu’il y a aussi quelques mises au placard de personnels payés à ne rien faire ! Avouons le, rien là de vraiment probant ! La mise en image et les commentaires faisant effets de loupe, on se scandalisera à peu de frais et sans grands efforts… Quant à moi, je préfère attendre les conclusions de la Chambre Régionale des Comptes sur la Gestion du Grand Narbonne pour porter une juste appréciation sur l’état des lieux narbonnais. Et mon petit doigt me dit qu’il faut s’attendre à d’autres conclusions beaucoup plus instructives et… embarrassantes. Une dernière remarque! Dans ce genre d’analyse, on ne peut plus considérer séparément communes et agglos. C’est en terme de budget consolidé qu’il faut désormais raisonner. Un seul exemple : Narbonne ayant transféré des pans entiers de ses compétence au Grand Narbonne, les personnels liés, comme celui des autres communes membres, auraient donc du suivre, et la masse salariale de chacune des villes, à périmètre égal, logiquement baisser. Sans que celle de l’agglomération, bien entendu, n’augmente, puisque l’intercommunalité a été instaurée pour mutualiser et réaliser des gains de productivité… Je vous laisse tirer de cette observation, à l’instinct, si j’ose dire, la conséquence la plus probable sur le Narbonnais. Le risque d’erreur, je vous rassure, est quasiment nul !
Hier, je pointais du « clavier » une organisation des collectivités locales et de leurs « filiales » sur le territoire de la Narbonnaise bien peu « productive » – je le sais, l’expression est affreuse et signale aux yeux de certains ma conception scandaleusement « ultra-libérale » de la gestion des collectivités locales etc !… Bien peu productive, donc, je persiste ! et conséquemment vorace en frais de fonctionnement. Ici plus qu’ailleurs !
Ce n’est pas tous les Dimanche que Narbonne « passe à la télé » ! Les temps où nos rugbymans occupés les écrans sont hélas bien passés. Loin d’enchanter nos édiles, cette publicité les fâcherait plutôt ; elles et leurs « bureaux ». Car sur M6, c’est à nos impôts locaux , à leur spectaculaire envol et dispendieuse utilisation, que l’émission Capital s’est intéressée. Il est vrai qu’ils ont plus que doublé en 15 ans. Et à Narbonne et à l’Agglo plus qu’ailleurs.La masse salariale ayant véritablement explosée depuis les dernières élections, on comprend cette attention télévisuelle portée à nos égarements locaux. Car il fallait vraiment faire preuve d’irresponsabilité ou d’incompétence pour ne pas voir, en 2008, qu’en pleine crise des finances publiques comme nous l’étions, s’engager dans de lourdes dépenses de fonctionnement était tout simplement « suicidaire » ; comme dans le reste du pays d’ailleurs ! A l’inverse, ce sont des économies et des gains de productivité qu’il aurait fallu par tous les moyens chercher : mutualisation des services agglo-mairie, délégation de services publics au secteur privé, suppression des doublons administratifs et des structures redondantes, centralisation et économie dans la communication, suppression de postes de vice-présidents pléthoriques et rémunérés… La liste est longue de tous les postes qui auraient pu être examinés sans perdre de leur efficacité. Bien au contraire! Mais cela n’est pas dans la « culture » du parti dominant de notre département.Redistribuer les richesses produites ailleurs pour se constituer des « clientèles captives » dans le bâtiment, la vigne et la fonction publique territoriale est tellement plus profitable, en termes électoraux s’entend. Une politique qui ne sera plus possible à l’avenir et qu’ Hollande va lui même imposer à ses propres amis en diminuant de façon drastique les dotations de l’Etat aux collectivités locales, qu’en majorité ils dirigent. Ce n’est qu’un début, mais enfin ! la voie est tracée, sera-t-elle suivie ? On en doute ! Beaucoup en effet n’hésiteront pas, afin de préserver leur rente de situation, d’augmenter à nouveau et d’autant leurs impôts… En 2014, cette question sera donc au cœur des prochaines municipales. Ah ! je ne résiste pas au plaisir, façon de parler, de signaler que la Maison de la Région, devant laquelle je passe tous les jours… est tous les jours toujours vide… Qui peut m’en dire le coût et son intérêt pour le contribuable régional ?
Bon dossier du Midi Libre sur l’état des forces politiques, à un an des municipales, à Carcassonne et Narbonne. Deux villes qui avaient été « prises » au PS par deux fortes personnalités : Hubert Mouly en 1971etRaymond Chesa en 1983 , et reconquises en 2008 par les socialistes et leurs alliés. Que dire d’autre ou autrement sur Narbonne ? Ceci peut-être. A droite, et en un, le déclin d’un « apolitisme » de centre droit illustré par la défaite de son représentant aux dernières municipales, le maire sortant Michel Moynier. Depuis, et de deux, la consolidation, si on peut dire, d’une profonde animosité entre son « canal historique », mené par Didier Mouly, et son « canal dérivé », Narbonne Oxygène, dirigé par Patrice Millet, l’ancien DGS de son père . Au milieu, et de trois, une UMP aux troupes éparpillées qui rame entre ces deux « canaux » pour tenter d’exister et d’affirmer enfin sa propre identité. Sans oublier, et de quatre, un Front National, et à coup sur un Jean Louis Soulié, qui, tous deux, n’ont d’autres objectifs que de nuire à leurs concurrents de droite pour les empêcher de gagner. Bref, un paysage à droite passablement embarbouillée. Désunie, sans leader et sans programme partagé comment imaginer que cette opposition puisse détrôner un Jacques Bascou « désidéologisé ». Et qui, de surcroît, pour contrer un hypothétique vote sanction national, s’affranchira de toute contrainte et alliance partisane du genre « union de la gauche ». Cela lui a déjà réussi une première fois ! Ajoutons, cerise sur le gâteau, que pour avoir bien conduit son calendrier, il inaugurera ses principaux chantiers (les Barques, notamment) la « veille » des municipales de 2014 ! Alors de deux choses l’une : ou la droite se rassemble sans rancune et sans barguigner derrière un leader incontesté avec un programme et une stratégie clairement énoncée, ou Jacques Bascou est réélu sans autre difficulté que celle d’un front de gauche marginalisé. A moins qu’un tsunami national gonflé par le rejet d’ Hollande et de sa majorité emporte ses amis jusque dans les cités par eux gouvernées… Mais à condition, là encore, d’offrir à un électorat déboussolé un recours crédible et organisé ; il ne s’embarquera pas en effet dans des esquifs conduits à la godille ! Reste un miracle.Après tout, on ne sait jamais !…Verra-t-on la droite narbonnaise sur les chemins de Saint Jacquess’en aller prier et lui demander d’inviter Bascou à gentiment lui offrir une victoire aujourd’hui si mal désirée ?…
Le marché politique national obéit aux mêmes lois que les autres : les grandes marques ont la préférence des électeurs. C’est pour l’avoir ignoré aux dernières législatives que Didier Codorniou, soutenu par Magali Vergnes et Alain Péréa, en jouant contre leur Parti, ont été balayés. Sur ce terrain, il ne suffit pas en effet d’être une « icône » du rugby pour emporter des trophées. En 2015, ses chances de retrouver son poste à la Région (et leurs mairies et leurs vices-présidence au Grand Narbonne pour ses équipiers) l’oblige donc à demander le maillot et le label du PS, qu’il avait ostensiblement rejeté. Et pour ce faire passer par son adversaire le plus acharné : Eric Andrieu, le capitaine de sa toujours « ex-fédé ». On se souvient encore, comment, aux dernières régionales, George Frêche vivant a « utilisé » Codorniou contre Martine Aubry et les officiels du P.S emmenés par Andrieu ; ce dernier est aujourd’hui député à Bruxelles et en région solidement installé. Une situation bien humiliante pour l’amour-propre de nos trois protagonistes que de les voir ainsi moyenner leur résipiscence et se mettre à la merci de leur futur « premier fédéral ». Le pardon leur sera sans nul doute donné. Un moindre mal, car il n’est point de plus haute vengeance que l’oubli. En politique surtout !